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1957 : début des études et recherches par la Société Bertin et Compagnie.

1964 : arrivée des premiers capitaux privés et aides de l'Etat.

09 juillet 1965 : création de la Société d'Etude et de Développement des Aéroglisseurs Marins (S.E.D.A.M.). M. Abel Thomas Président Directeur Général et M. Charles Marchetti Directeur Technique. Basée dans les Bouches-du-Rhône, ses locaux jouxtent l'Etang de Berre et les accès y sont directs par des rampes en béton.

Première phase : Etudes technologiques et construction d'appareils expérimentaux dont les N101 (500 kilogrammes), BC8 (2,5 tonnes), maquettes pilotées ou guidées.

Deuxième phase : mise en chantier du N300-01 à l'atelier de Bayonne-Anglet, sur la rive gauche de l'Adour, avec le concours de Breguet-Aviation et de Nord-Aviation.

Portique de l'atelier d'Anglet
Portique de l'atelier d'Anglet (S.E.D.A.M.-Collection P. Bouillet).

1er décembre 1967 : premiers essais au point fixe du N300-01.

Début janvier 1968 : mise en chantier du N300-02.

08 janvier 1968 : présentation officielle du premier aéroglisseur marin français à vocation commerciale. Evolution au sol durant une quinzaine de minutes devant la presse et les autorités politiques.

Vue générale de l'atelier
Atelier de la S.E.D.A.M. d'Anglet version an 2000 (Photo de l'auteur).

15 janvier 1968 : embarquement au port de Bayonne du N300-01 sur la barge de débarquement "Bidassoa" de la Marine Nationale. Destination, via le détroit de Gibraltar, le centre d'essais de la S.E.D.A.M. sur l'Etang de Berre.

Ravitaillement du N300
Ravitaillement en cours d'essais (photo Relais TOTAL).

Mars 1968 : sortie d'usine du N300-02.

17 juin 1968 : embarquement du N300-02 au port de Bayonne sur le cargo "Marie-France" pour la même destination.

26 juin 1968 : arrivée du N300-02 pour une campagne de tests sur l'Etang de Berre et avec la Marine Nationale à St Raphaël.

Principale évolution suite aux premiers essais dynamiques du N300-01, les deux turbines ont été surélevées de 80 cm. Pour améliorer la visibilité, un système a également été mis en place afin de dissiper les embruns à pleine vitesse.

17 septembre 1968 : les N300-01 et -02 quittent l'Etang de Berre pour Nice via Toulon (escale de contrôle technique) avec pour ingénieurs-pilotes MM Cartry et Menard de la S. E. D. A. M.

Localisation des essais et des liaisons commerciales Méditerranée


Eté 1969 et 1970 : mise en service des lignes Nice aéroport > Cannes > Saint-Tropez et Nice aéroport > Monte-Carlo > San-Remo.

Le N300 démontre avec succès ses capacités en assurant un service commercial expérimental de passagers sur la Côte d'Azur. L'exploitant est Naviplane Côte d'Azur (N. C. A.). Sur le plan économique, ce service est malheureusement déficitaire et il est arrêté.

"La Croisette" reste en Méditerranée pour tenter de convaincre les responsables de l'Armée, en vain, et la S.E.D.A.M. voit là un nouveau débouché lui échapper après les liaisons longue distance non rentables.

1971 : les autorités de la Gironde achètent le N300-01 "Baie des Anges" pour assurer la traversée de l'estuaire de la Gironde entre Blaye, Lamarque, Pauillac.

Accostage à Blaye
Aire d'accostage sur les bords de la Gironde à Blaye (Photo de l'auteur).

1972 : après transformation, c'est une version mixte passagers et fret, transportant jusqu'à cinq voitures et 40 personnes qui est mise en service. Les voitures sont sur une rangée unique dans l'axe du NAVIPLANE et les passagers sont installés de part et d'autre. Plus de 4 000 heures de service et 20 000 traversées seront portées à l'actif de ce service.

L'évolution logique du transport commercial par véhicule sur coussin d'air doit passer par le N500, aéroglisseur de 260 tonnes, 50 m de long et 23 m de large. Projet ambitieux car c'est le plus gros et le plus rapide aéroglisseur au monde du moment. Il transportera de 250 à 400 passagers et jusqu'à 60 véhicules. Capable de plus de 60 noeuds par beau temps, il peut aussi affronter des creux de 2,50 m quand les éléments sont moins cléments.
Le N300-02 "La Croisette" reprend du service lors d'essais de jupes pour le futur N500. Sur fond de graves difficultés financières pour le S.E.D.A.M., de période "post-choc pétrolier", 2 exemplaires vont être réalisés en 1977 sous les noms "Côte d'Argent" et "Ingénieur Jean Bertin".

N500
Le N500 "Ingénieur Jean Bertin" (S.E.D.A.M.-Collection P. Bouillet).

Après des premiers essais encourageants sur la Gironde, le "Côte d'Argent", est détruit par un incendie dans les ateliers de Pauillac en Gironde. A partir de juillet 1978, "Ingénieur Jean Bertin" assure des liaisons entre Boulogne et Douvres ainsi que Calais et Douvres pour le compte de Seaspeed, émanation de la SNCF et de son homologue British Railways. La SNCF finit par renoncer et l'exploitation devient entièrement britannique par la compagnie Hoverspeed. Après une dernière saison estivale d'utilisation en 1983, le service est définitivement arrêté et le N500 "Ingénieur Jean Bertin" est laissé à l'abandon puis finit par être mis à la ferraille en 1985.

Entre temps, la S.E.D.A.M. privée de commandes tant civiles que militaires pour le N300 disparait en 1982. Les deux N300 sont laissés à l'abandon puis déclarés bons pour la ferraille fin 1983.